À Grenoble, garantir à chacun-e un cheminement libre dans la vie culturelle locale est le fil conducteur de l’action municipale. Depuis 2014, la Ville a profondément renouvelé la politique culturelle, fidèle à son identité écologiste, sociale et citoyenne.
Elle repose sur une conviction centrale : les cultures sont un droit fondamental, un bien commun qui doit être accessible au plus grand nombre. Elle n’est pas seulement une offre de spectacles ou d’événements, mais un tissu vivant qui relie les habitantes et habitants, nourrit la démocratie locale et favorise l’émancipation individuelle et collective.
Co-construites, la politique culturelle de Grenoble est un modèle de transparence et d’accessibilité. La majorité soutient et a toujours soutenu les droits des artistes, la liberté de création, d’expression et de programmation et le rôle déterminant des acteur-ices de la production et de la diffusion artistique dans la vie des territoires. Pensée par tous-tes et pour tous-tes, elle s’incarne notamment dans un rapport annuel qui fait le point sur l’ensemble des équipements culturels avec leurs missions, résultats, moyens humains et financiers et l’ensemble des dispositifs d’aides aux acteur-ices et équipements du milieu artistique et culturel de la ville.
Tous-tes ensemble dans la transition écologique
La Ville accompagne la prise de conscience du secteur culturel face aux défis du dérèglement climatique. C’est un projet de long terme pour répondre aux attentes d’une société qui veut être réellement égalitaire, inclusive et qui veut laisser aux plus jeunes un futur désirable, une culture riche et accessible sur une planète habitable.
Rédigée par 60 acteurs et actrices de la culture pour qu’elle soit adossée à toute demande de subvention, la charte des transitions fait écho aux 4 priorités transversales adoptées par la majorité en 2022 et reflète l’exigence collective attendue par les acteurs et actrices du milieu culturel.
Afin de les accompagner dans cette adaptation, des formations sur les transitions sont prises en charge par la Ville, à la demande des acteurs-ices. Aussi, les équipements municipaux rendent comptent annuellement, dans un document publié, de l’avancée de leurs actions sur ces 4 priorités relatives aux transitions. En outre, un bilan carbone du Musée de Grenoble a été réalisé en 2019 et 2021. Le Théâtre municipal de Grenoble a également contribué à la mise en place d’une charte plus spécifique au spectacle vivant, au sein d’un réseau d’acteur-ices de la culture de l’aire grenobloise, les VerdoYantes.
Des Cultures avec l’accessibilité comme fil rouge
L’accessibilité est l’une des pierres angulaires de la politique culturelle grenobloise. Le déploiement depuis 2015 de l’Agenda d’Accessibilité Programmée a renforcé l’accessibilité d’équipements culturels déjà reconnus dans ce domaine : les boucles magnétiques sont systématisées, les établissements proposent des visites et spectacles adaptés, le conservatoire dispose d’un enseignant dédié “musique et handicap” et chaque année le mois de l’accessibilité offre une programmation artistique, culturelle et sportive riche, donnant une large visibilité aux personnes en situation de handicap.
Grenoble a aussi affirmé une politique claire pour l’égalité entre les genres et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans le monde culturel. Avec des associations militantes, la Ville a mis en place des formations pour les acteur-ices. Des protocoles de signalement et de prise en charge des victimes ont été instaurés.
De plus, l’engagement de la Ville pour l’égalité femmes / hommes s’est traduit dans les programmations, avec une attention particulière au matrimoine et à la place des femmes dans les arts, mais aussi par des événements publics contre les violences faites aux femmes.
Des Cultures populaires qui développent de nouveaux imaginaires
Grenoble a renforcé sa présence culturelle dans les quartiers populaires. Le soutien financier aux lieux culturels implantés dans les quartiers prioritaires a été augmenté de 10 % en 2024. De nouveaux équipements ont vu le jour : un lieu pour les tout-petits, L’art tendre, au Village Olympique et la bibliothèque Chantal Mauduit, associée à un dojo et un mur d’escalade dans le quartier Mistral, où sport et culture se rencontrent. Ces initiatives démontrent que l’égalité territoriale passe aussi par une offre culturelle de proximité dans tous les quartiers.
La diversité culturelle et les droits culturels de toutes et tous constituent aussi un fil rouge. La Ville a soutenu des initiatives valorisant toutes les cultures, les parcours de personnes exilées ou des minorités sexuelles et de genre. Grenoble s’est engagée dans un travail de fond sur la question de la restitution des œuvres. Les grands équipements participent à la lutte contre l’invisibilisation des femmes et des minorités : la Ville procède depuis 10 ans, via un processus participatif impliquant petit-es et grand-es, à la féminisation des noms de lieux et rues pour nourrir tous les imaginaires avec des histoires et des personnalités renouvelées. Les bibliothèques, le Conservatoire, le Musée, le Muséum: dans les lieux culturels de Grenoble des femmes sont célébrées, de Chantal Mauduit à Mafalda en passant par Gisèle Halimi, Nina Simone ou Rose Valland.
Car Grenoble encourage l’émergence de nouveaux imaginaires : des récits qui rompent avec la logique consumériste pour proposer d’autres visions. Créer de nouveaux rêves passe par une construction collective et plus nombreux-ses sont les personnes à nourrir les cultures, plus les cultures s’enrichissent de nouveaux horizons. La Biennale des transitions est une illustration marquante de réflexion d’un avenir meilleur en collectivité avec une participation locale des Grenoblois-es et une mobilisation du réseau international des Villes en transition.
Éducation artistique, culturelle et populaire
À Grenoble, tous les enfants bénéficient de l’enseignement hors les murs du conservatoire grâce aux musiciens intervenants, présents dans toutes les écoles élémentaires et dans toutes les classes. Une attention particulière est portée aux écoles dont l’indice de position sociale (IPS) est le plus faible, avec davantage d’heures ou un accompagnement renforcé pour leurs projets, priorité également appliquée par l’ensemble des établissements culturels de la Ville. L’intégration du concept de “santé culturelle” dans le Projet Éducatif Petite Enfance (2022) a permis de développer de nombreuses initiatives pour les 0-6 ans. Enfin, l’accueil du Babylab Grenoble – laboratoire de recherche sur le nourrisson et le jeune enfant – dans plusieurs structures d’accueil de la petite enfance a enrichi les recherches sur les effets de la musique dans le développement du langage des tout-petits.
L’objectif est clair : donner aux enfants et aux jeunes une familiarité quotidienne avec les arts et les cultures, favoriser leur créativité et leur sens critique, et permettre à chacun-e de développer une pratique artistique, qu’elle soit amateur ou professionnelle.
L’accessibilité aux arts et aux cultures se joue aussi sur l’équité sociale : les musées et bibliothèques municipaux sont gratuits, renforçant la fréquentation, notamment des jeunes et des familles. Le festival Cabaret Frappé mais aussi l’Eté Oh Parcs sont des rendez-vous gratuits qui offrent à tous-tes un accès direct aux cultures, aux sports et aux divertissements. Le conservatoire, lui, promeut une pratique large grâce à la gratuité pour les familles les moins aisées et une bourse municipale qui prend en charge le matériel et les sorties. Cette politique tarifaire solidaire, adaptée aux réalités sociales, permet à chacun-e de trouver sa place dans la vie culturelle, quelles que soient ses ressources.
Faire avec les habitant-es
La démocratie culturelle ne peut se concevoir sans la participation directe des habitant-es. Grenoble a donc développé des dispositifs de comités d’avis ou de comités d’usager-es au sein des bibliothèques ou du Théâtre municipal. Ces instances, composées de citoyen-nes tiré-es au sort ou volontaires, permettent de décider ensemble et de partager les orientations. Ainsi la totalité des demandes de subventions est examinées en comité d’avis, mettant en œuvre une réelle démocratique culturelle. Plus encore, le passage en société coopérative de La Belle Électrique fait évoluer le rôle des Grenoblois-es et la manière d’exercer sa citoyenneté dans la vie culturelle. Ce n’est plus juste être spectateur-rice ou avoir une pratique amateur.
Dans une France qui se fracture et se renferme, Grenoble porte l’inclusion de toutes et tous dans sa politique culturelle avec la célébration de la journée internationale des migrant-es au Musée de Grenoble, proposant aux visiteurs-euses des visites guidées par des médiateurs-rices exilé-es.
La création de communs et la gouvernance partagée sont des leviers majeurs dont les politiques culturelles doivent se saisir. Et en matière de leviers de gouvernance partagée, les petits-déjeuners culturels en sont un autre exemple concret. Ces moments conviviaux entre acteurs et actrices de la culture, élu-es et services municipaux, prolongent le dialogue constant pour forger une politique qui soit à l’image des acteur-ices et des habitant-es et assurer une parole direct, des échanges et de la transparence.
La politique culturelle invisible
Au-delà des événements visibles et médiatisés, Grenoble revendique une politique culturelle invisible, c’est-à-dire tout ce qui se construit dans les relations quotidiennes, dans l’accompagnement des acteur-ices, dans les droits garantis aux habitantes et habitants. Cette dimension moins spectaculaire mais essentielle s’incarne dans la manière dont la Ville favorise la coopération, soutient les initiatives citoyennes, et encourage les pratiques artistiques amateures. C’est une politique patiente et profonde, qui travaille sur la confiance, l’inclusion et l’émancipation, et qui donne du sens au mot “culture” en l’ancrant dans la vie réelle des Grenobloises et des Grenoblois.
Le fondement de la politique culturelle menée depuis dix ans est de faire vivre les artistes au cœur de la ville, dans le quotidien des habitant-es. Cela s’incarne notamment à travers l’appel à projets lancé par la Municipalité, invitant des artistes à concevoir sur les places aux enfants un projet créatif avec les petit-es Grenoblois-es, afin de les réinscrire au cœur de la Cité.
Depuis 2018, une résidence d’auteur-es soutenue par la Ville renforce le statut de Grenoble comme ville littéraire dynamique. Le Grand Théâtre, le Théâtre 145 et le Théâtre de Poche sont aussi associés à 3 équipes d’artistes pour 3 ans et deux ateliers affiliés permettant la confection de costumes et la construction de décors.
En cinq ans, Grenoble a démontré qu’il est possible de conjuguer création, justice sociale et transition écologique. La culture irrigue l’ensemble des quartiers, elle est rendue accessible à toutes et tous par des politiques tarifaires solidaires et des dispositifs innovants de participation. Elle nourrit la démocratie locale en donnant une place active aux habitantes et habitants. Elle lutte contre les inégalités et promeut de nouveaux récits, nécessaires pour affronter les défis de notre temps. La politique culturelle grenobloise est ainsi devenue une référence : exigeante dans ses principes, ouverte dans ses pratiques, et tournée vers l’avenir d’une ville plus juste, plus vivante et plus durable.