Dans une époque où trop de familles sautent des repas, où des aîné-es mangent seul-es devant la télévision et où la convivialité semble se dissoudre dans le quotidien, Grenoble fait un choix clair : celui de la solidarité. La Ville, le CCAS et la cuisine centrale ouvrent largement les restaurants intergénérationnels. Et c’est bien plus qu’une politique sociale : c’est une vision de société.
Ici, partager un repas n’est pas un acte banal. C’est un acte politique. Parce qu’il dit que chacun-e, quel que soit son âge ou ses revenus, a droit à une assiette équilibrée, dans un cadre chaleureux, au cœur de sa ville. Parce qu’il affirme que le vivre-ensemble ne se décrète pas, il se pratique autour d’une table.
L’intergénérationnel au cœur de Grenoble avec l’Espace Geneviève Laroque et la Résidence autonomie Saint Laurent
À deux pas du centre, l’Espace intergénérationnel Geneviève Laroque (ex EPA Pinal) est une ruche de convivialité. On y vient pour déjeuner, bien sûr, mais aussi pour profiter d’ateliers, de repas à thème et de moments festifs. C’est un lieu qui refuse l’isolement et qui prouve que la solidarité est aussi une fête.
De l’autre côté de l’Isère, la Résidence autonomie Saint Laurent témoigne de la volonté municipale de ne pas reléguer nos aîné-es, mais de les intégrer pleinement dans la vie grenobloise. Ici, les repas sont l’occasion de croiser générations et parcours, de mêler mémoire et présent. Un espace qui rappelle que la dignité ne se négocie pas.
Des espaces communs qui nourrissent le lien intergénérationnel
À la Maison des Habitant-es Bois d’Artas, la restauration prend des airs de bien commun. C’est un endroit où l’on croise des visages familiers, où l’on retrouve le goût du partage. Loin des logiques marchandes, ce lieu incarne une démocratie du quotidien, où les repas sont accessibles à tous-tes, calculés selon les ressources, pour que personne ne soit laissé de côté.
L’Espace intergénérationnel Ninon Vallin (ex EPA Malherbe), au cœur des quartiers populaires, incarne cette vision inclusive. Ce n’est pas seulement un restaurant, c’est un lieu d’animation et de rencontres, une fabrique du lien social où les générations se croisent, se parlent, se soutiennent. Un exemple de politique locale tournée vers l’avenir.
Et pour celles et ceux qui ne peuvent se déplacer : la restauration à domicile
Parce que la solidarité ne doit laisser personne au bord du chemin, Grenoble a aussi mis en place un service de restauration à domicile. Des repas équilibrés, livrés directement chez les personnes âgées ou empêchées, avec un suivi attentif assuré par des agent-es qui jouent aussi un rôle de veille sociale. Ce n’est pas qu’un service : c’est un vrai accompagnement, une garantie de dignité pour les plus fragiles.
Grenoble, une ville qui ose
Ces lieux intergénérationnels disent tous la même chose : Grenoble ose une politique du lien, contre l’isolement, contre l’injustice sociale, pour l’équité réelle.
Alors que d’autres collectivités ferment des services, réduisent leurs cantines ou cèdent à l’austérité imposée par l’État, Grenoble prend le contre-pied. Ici, on ne baisse pas les bras face à la crise sociale : on invente des solutions concrètes. Là où trop de territoires reculent, Grenoble avance. Là où certain-es renoncent, Grenoble ouvre.
Et si la politique, la vraie, c’était cela ? Pas des discours creux, mais des repas partagés. Pas des plans d’austérité, mais des tables dressées. Pas d’abandon des plus fragiles, mais l’affirmation que la solidarité est un droit. Grenoble le prouve : changer la vie commence parfois par un geste simple – offrir à chacun-e une place autour de la table commune.