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3 questions sur le Réseau des villes en transition de Grenoble

Grenoble est un exemple partout dans le monde pour ses politiques de transition écologique. Le Réseau des Villes en transition permet d’échanger sur les bonnes pratiques pour favoriser un nivellement par le haut. 3 questions à Katia Bacher, élue en charge du Réseau des villes en transition, sur ce réseau né à Grenoble.

Ce Réseau des villes en transition, qu’est-ce que c’est ?

Katia Bacher : Le Réseau des villes en transition prend sa source en 2005, dans une initiative portée par Rob Hopkins, qui visait à impliquer les habitant-es et citoyen-nes dans la vie locale sur trois grands sujets : la relocalisation de l’économie, la réduction de la consommation d’énergies fossiles et le renforcement des liens de solidarité. C’est donc une initiative partie d’Angleterre et qui s’est essaimée un peu partout dans le monde, et à Grenoble, en 2015, on a décidé de créer le Réseau des villes en transition qui comprend une cinquantaine de villes en France et à l’international. L’objectif est d’être un réseau apprenant porté par des collectivités locales qui coopèrent et explorent des formes de réponse dans le but d’accompagner et de réussir les transitions locales sur les sujets économiques, environnementaux, sociaux et démocratiques.

On a à Grenoble un temps fort qui a lieu tous les deux ans ; la Biennale des villes en transition, qui avant 2015 était la Biennale de l’habitat durable, qui était un temps avec des professionnel-les du monde de la construction et de l’habitat. En 2015, cette biennale s’est transformée en un moment qui traite de sujets beaucoup plus divers et transversaux sur les transitions sociales, économiques, environnementales et démocratiques et qui soit beaucoup plus ouvert à tous les publics, et non plus uniquement à destination des professionnels. Il s’agit dorénavant de donner à voir, d’une part, ce qui se fait à Grenoble, mais aussi d’échanger avec des collectivités, associations, et société civile du monde entier. Par la richesse de sa programmation et des intervenant•e•s, c’est l’endroit idéal pour découvrir, expérimenter et défricher les sujets de demain.

Et concrètement, en dehors d’événements comme la biennale, ça consiste en quoi ?

Katia Bacher : En dehors de la Biennale, le réseau vit à travers des échanges nourris au long court entre les différents membres. C’est à vrai dire une sorte de gros carnet d’adresse partagé, qui permet une mise en relation entre deux collectivités ou acteurs locaux qui ne se seraient peut-être jamais rencontrés sans cela. Par exemple en 2022 pendant l’année où la ville de Grenoble était Capitale verte européenne, le réseau des villes en transition a fait se réunir à Grenoble nombreux élu•e•s et agent•e•s d’un peu partout dans le cadre des “4 saisons des villes en transition”. Cela a permis de faire dialoguer ensemble sur des sujets comme les mobilités un maire du Mozambique avec des élus de Chisinau en Moldavie et d’Eybens, la commune juste à côté !

Les liens existent en dehors de ces temps de rencontre, et permettent de se mobiliser rapidement autour de projets communs notamment à l’échelle européenne, lorsque nous avons postulé avec une dizaine d’autres collectivités à une subvention Erasmus+ sport.

Quels sont les avantages spécifiques apportés par le Réseau ?

Katia Bacher : Concrètement, nous avons pu rencontrer des personnalités inspirantes comme le maire de la Ville de Quelimane au Mozambique qui a été primé pour sa politique cyclable, un directeur d’école maternelle à Dakar qui a poussé sa municipalité à végétaliser la cour d’école, ou encore le maire de Pontevedra en Espagne qui a rendu sa ville quasiment entièrement piétonne. Ces rencontres sont inspirantes pour nous et sont également l’occasion de nourrir la réflexion sur nos politiques publiques respectives.

La Ville de Grenoble prend une part importante dans le Réseau de par son statut d’initiatrice, mais n’y a pas de place prépondérante, si ce n’est pour la biennale des villes en transition pour laquelle elle est hôtesse et organisatrice. Cela permet également de voir le chemin accompli et de prendre du recul sur nos politiques publiques, mais aussi nos blocages.

Le Réseau des villes en transition est souple car il n’a pas de forme institutionnelle spécifique, et il permet ainsi de rapidement nouer attache avec de nouvelles collectivités qui s’inscrivent dans des dynamiques de transitions similaires. Cependant il doit pouvoir s’articuler avec les différents réseaux dans lesquels la ville de Grenoble est investie (des réseaux européens tels que celui des capitales vertes européennes, ou internationaux comme CGLU) pour avancer de front sur les différents enjeux de transition et de justice sociale et climatique.

 

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