Nous sommes toutes et tous des usager-es de la nuit, tantôt riverain-es ou bénéficiaires des offres de loisirs et de services nocturnes, tantôt travailleur-ses de nuit ou acteur-trices de la vie culturelle et sociale.

 

Photo : « Grenoble au crépuscule » de SylvainP sous licence CC BY-NC-ND 2.0

Ces usages de la nuit sont souvent dichotomiques, à la fois créateurs de nouvelles opportunités et sources de tensions. Ainsi, nos concitoyen-nes peuvent apprécier le milieu culturel et artistique foisonnant qu’offre la vie nocturne grenobloise mais désirer retrouver un environnement calme une fois rentré-es chez elles et eux. Elles et ils peuvent souhaiter que les festivités reprennent leur cours dans un contexte sanitaire apaisé, mais refuser les débordements qu’engendre la réouverture de certains établissements. Elles et ils peuvent saluer la concentration des services nocturnes qu’offre le centre-ville, mais regretter le sentiment d’inégalité qu’elle génère dans les quartiers situés plus en périphérie de la ville. Elles et ils peuvent enfin aspirer à voir la nuit comme un lieu de rencontre, un espace de liberté, mais craindre la mauvaise rencontre sur le chemin du retour.

Cette ville de toutes les temporalités nous place face à un enjeu majeur, celui de permettre la conciliation d’une vie nocturne riche et attractive et d’un droit au repos et au calme sur l’espace public. Autrement dit, se pose la nécessité de trouver un équilibre entre la ville qui dort, celle qui s’amuse, celle qui travaille mais aussi la ville « invisible », celle des publics vulnérables.

Si la notion d’émergence d’une politique publique de la nuit est ancienne – notamment dans le domaine de la tranquillité publique, de la prévention et réduction des risques ou encore du divertissement – la Ville de Grenoble souhaite aujourd’hui aller plus loin, en conduisant une politique publique de la vie nocturne à part entière, à l’instar de ce qui est porté par ses homologues français (Bordeaux, Nantes, Toulouse, Paris) et européens (Liège, Berlin). La Ville de Grenoble a, en ce sens, adhéré au printemps dernier, à la Plateforme nationale de la vie nocturne.

Cette politique publique doit favoriser la mise en place d’un dialogue entre tous les acteurs de la nuit et trouver sa traduction opérationnelle dans l’élaboration et la mise en œuvre d’un Plan municipal de la vie nocturne, composé à la fois d’actions existantes, déjà portées par la Ville et ses partenaires et d’actions novatrices, en phase avec les défis de demain et les besoins exprimés par les Grenoblois-es.

Cinq thématiques, apparentées à des objectifs politiques, sont identifiées par la Ville de Grenoble pour constituer le point de départ des travaux :

  • Travailler la nuit
  • Se divertir la nuit
  • Être une femme la nuit – Publics vulnérables et vie nocturne
  • Santé – Prévention des conduites à risques
  • Quartiers populaires et vie nocturne

Ces thématiques sont susceptibles d’évoluer et de s’étoffer au cours de la construction du Plan municipal de la vie nocturne, qui va s’échelonner en plusieurs étapes distinctes jusqu’à sa signature au printemps 2022.

Une importante phase de diagnostic va démarrer et se poursuivre jusqu’à l’automne 2021. La concertation doit être large, collective et transversale. Egalité femmes-hommes, solidarité, divertissement, culture, tourisme, sécurité, tranquillité publique, transport, santé, réduction des risques, économie, écologie, aménagements, sont autant de sujets à aborder avec les acteurs de la nuit. Les méthodes seront croisées pour aboutir à une véritable radiographie des nuits grenobloises, visant à mesurer les usages, les besoins et mettre en exergue les actions qui fonctionnent et celles qui ont été abandonnées faute de résultats probants. Recueil de données quantitatives et qualitatives, rencontres d’expert-es et de partenaires, tables-rondes citoyennes, marches exploratoires d’usager-es, seront autant de moyens à mettre en œuvre pour alimenter les travaux.

Sur la base du diagnostic et des objectifs politiques définis au préalable par la Ville seront constitués plusieurs groupes thématiques, visant à faire émerger les actions du Plan municipal de la vie nocturne. Ces groupes réuniront à la fois des expert-es, des agent-es de la Ville et des partenaires. Un Comité des noctambules ad hoc, constitué d’usager-es, d’habitant-es et de membres des Unions de quartier sera consulté tout du long des travaux par les différent-es porteur-ses de projet.

Le Plan municipal de la vie nocturne sera présenté publiquement dans le cadre des Assises de la Nuit au printemps 2022 et soumis à une délibération du Conseil municipal. Les travaux se poursuivront tout au long du mandat à travers la mise en œuvre et l’évaluation des actions pressenties.

 

 

 

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