Action sociale - Solidarité

Familles à la rue, l’État doit assumer ses responsabilités légales

Les écoles de Grenoble sont des lieux où les enfants grenoblois apprennent à lire, écrire, compter, appréhender le monde, vivre ensemble… Dans 7 établissements scolaires, dont le nombre ne cesse de grandir, ce sont aussi des lieux où des collectifs de parents solidaires ont mis à l’abri des élèves et leurs parents à la rue. 3 questions à Céline Deslattes sur cette situation alarmante.

Actuellement, dans sept établissements scolaires de la Ville, des collectifs de parents ont pris l’initiative de mettre à l’abri des enfants et leur parents à la rue. Comment la municipalité accompagne-t-elle ces familles, pour qu’elles puissent trouver un toit pérenne ?

Céline Deslattes : La municipalité reconnaît le travail admirable des collectifs de parents solidaires qui, face à l’urgence sociale, ont agi de manière proactive pour mettre à l’abri des personnes en situation de précarité. Actuellement, 32 personnes, dont 20 enfants, ont trouvé refuge dans ces écoles. Le CCAS suit également les situations de six ménages, soit 23 personnes, dont 15 enfants scolarisés, en grande précarité et ayant un besoin urgent d’accéder à un hébergement. Depuis la rentrée 2023, nous avons réussi à accompagner deux familles (13 personnes dont 10 enfants) vers des dispositifs d’hébergement d’urgence.

Que demande la Ville de Grenoble à l’État ?

Céline Deslattes : La Ville et son CCAS accompagnent les familles en grande précarité, mais l’hébergement d’urgence est une compétence qui revient à l’État. Nous demandons donc à ce que celui-ci respecte le droit fondamental des familles à l’accès à un hébergement d’urgence. Plusieurs actions ont déjà été mises en place pour demander à l’État d’assumer ses responsabilités en la matière, comme le dépôt d’un recours indemnitaire auprès des services de l’État français en octobre 2023, resté sans réponse.

En conclusion, quelles suites pour ces familles ?

Céline Deslattes : Notre message à la population de Grenoble est clair : l’hébergement est un droit fondamental, et personne ne devrait être contraint de vivre dans la rue, que ce soit une famille d’élèves scolarisés ou un individu seul. Nous saluons la solidarité de la communauté, et nous mettons nous même en œuvre des moyens, en créant des places d‘hébergement d’urgence en dehors de notre compétence par exemple (241 aujourd’hui et 100 complémentaires en 2024), mais il est temps que l’État assume pleinement ses responsabilités légales et créé de nouvelles places avec les 120 millions d’euros qu’il avait promis, car le nombre aujourd’hui est très insuffisant au regard de l’urgence. Nous encourageons la population à soutenir les actions déjà en place, et à sensibiliser davantage sur cette question. La dignité des familles en difficulté doit être une priorité collective, et nous travaillerons sans relâche pour trouver des solutions dignes et durables.

 

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