Les femmes sont encore trop invisibilisées dans l’espace public, notamment dans les noms des lieux du quotidien comme les parcs ou les rues. Mettre au féminin ces lieux, c’est donner une place légitime aux femmes dans nos espaces de vie communs. Dans le cadre de sa politique d’égalité femmes/ hommes, la Ville de Grenoble poursuit la féminisation des noms pour participer, à son échelle, à donner de la visibilité à des femmes illustres et parfois méconnues dans l’espace public. À Grenoble, seulement 37 noms lieux portent le nom de femmes, contre 605 pour les hommes malgré une féminisation des rues engagée depuis 2014. Une sixième dénomination est en lien avec un travail artistique sur le quartier Mistral.

Le Jardin des Vallons devient le Jardin Gisèle HALIMI

 

Gisèle Halimi est née Zeiza Gisèle Élise Taïeb le 27 juillet 1927 à La Goulette en Tunisie et décédée le 28 juillet 2020 à Paris. Elle est une avocate, figure du mouvement féministe pour ses combats pour l’avortement et la reconnaissance du viol comme un crime, militante pour l’indépendance de l’Algérie et femme politique franco-tunisienne.
Grenoble souhaite rendre hommage à Gisèle Halimi dont les combats d’une vie entière contre les violences faites aux femmes, pour l’égalité des genres, contre le racisme, le colonialisme et contre la mondialisation sauvage font particulièrement échos dans notre ville. Le Jardin des Vallons, situé à la Caserne de Bonne, est donc nommé en l’honneur de cette femme et de ses combats.

 

Jardin des Plantes Joséphine BAKER

 

Freda Joséphine McDonald, dite Joséphine Baker, est née le 3 juin 1906à Saint-Louis (Missouri) et décédée le 12 avril 1975 à Paris. Vedette populaire de cabaret dans les années folles et dans l’après-guerre, elle est une militante pour l’émancipation des noirs face à la ségrégation raciale aux USA. Engagée dans la France Libre, elle reçoit la médaille de la Résistance française pour ses actes de bravoure.
Militante pour l’égalité, résistante et artiste iconique, elle est la sixième femme et la première femme noire à entrer au Panthéon en 2021. Grenoble, Ville Compagnon de la Libération, veut rendre hommage à une femme résistante et engagée contre toutes formes de discriminations en nommant le Jardin des Plantes Joséphine Baker.

 

La Place de la gare devient le Parvis Madeleine PAULIAC – Escadron Bleu

 

Madeleine Pauliac née le 17 septembre 1912 à Villeneuve-sur-Lot et décédée le 13 février 1946 à Sochaczew, près de Varsovie. Elle est une Médecin, scientifique, résistante et humaniste française. Après avoir participé à la libération de Paris, elle dirige la première unité mobile de la Croix-rouge constituée de femmes, l’Escadron Bleu, qui avait pour mission le rapatriement des cinq cent mille français-es dans l’Est de l’Europe.
Ville compagnon de la résistance, Grenoble a un devoir de mémoire de rendre hommage à des femmes comme Madeleine Pauliac mais aussi à toutes les femmes qui ont constitué l’Escadron bleu. Rendre hommage à la résistante, mais aussi à la médecin qui en dépit du danger, a su venir en aide à celles et ceux qui en avaient besoin, à une femme qui a fait avancer la science dans un contexte où celle-ci était accaparée par les hommes.

 

La Halle de Tennis devient la Halle Alice MILLIAT

 

 Alice Milliat est née le 5 mai 1884 à Nantes et décédée le 19 mai 1957 à Paris. Elle est une athlète française, dirigeante et fondatrice de la Fédération des sociétés féminines sportives de France et militante pour la reconnaissance du sport féminin tant en France qu’au niveau international. Alice Milliat est à l’origine des premiers Jeux Olympiques féminins, au moment où le Comité olympique refusait la participation des femmes aux épreuves d’athlétisme.
L’engagement d’Alice Milliat pour l’émancipation, l’égalité et l’indépendance des femmes dans le sport fait écho à Grenoble, notamment avec les nombreuses équipes sportives féminines amatrices et professionnelles de notre ville. S’il reste encore du chemin à parcourir pour féminiser le sport, tant dans la pratique que dans la direction des clubs, Grenoble souhaite rendre hommage à Alice Milliat en nommant la Halle de tennis  « Halle Alice Milliat ».

 

Un futur espace public à Bouchayer-Viallet sera nommé Parc Isaure PERIER

 

Née à Paris le 25 septembre 1839 et décédée à Paris le 5 février 1930, Isaure Perrier fait partie des cinq femmes membres de la commission désignée par la Commune chargée d’organiser l’enseignement dans les écoles de filles (avec André Leo, Anna Jaclard, Noémi Reclus et Anna Sapia) en mai 1871. À une époque où les préjugés sur l’inégalité des genres l’emportaient et où le code Napoléon faisait des femmes des mineures, elle a milité pour l’égalité et pour l’enseignement des filles, mue par l’idée que le progrès de l’ensemble de l’humanité passait par l’instruction des filles, notamment dans le domaine scientifique.
Elle a par ailleurs constitué une collection d’œuvres d’arts, qu’elle léguera au musée de Grenoble en 1930 ; parmi lesquelles des dessins à la valeur inestimable de Jacques-Louis David, de Gustave Doré, un tableau de Girodet, etc…
C’est la raison pour laquelle le conseil municipal décide de l’honorer en donnant son nom au futur parc qui sera situé dans le quartier Bouchayer-Viallet à proximité du CNAC et de la place Andry Farcy, ancien conservateur du musée de Grenoble.

 

Le parvis devant le Plateau devient la Place des Mosaïques

 

Cet espace a été imaginé en 2003 par l’architecte-urbaniste Djamel Klouche. Il devait symboliquement créer le lien entre 2 quartiers, un espace de transition entre le quartier Paul Mistral et le quartier des Eaux-Claires. Après divers temps d’échanges avec les habitant-es, avec les acteurs du quartier et à l’occasion d’un échange avec l’Union de Quartier, la proposition de nom s’est progressivement portée vers la volonté de mettre en valeur l’idée de mosaïque.
La mosaïque comme représentation d’une place, carrefour de deux quartiers, où se croisent et se mêlent des populations d’une multitude de cultures, qui fait la richesse et la diversité de ces quartiers mosaïques a une portée symbolique forte. La place située à l’angle de la rue Anatole France et de l’avenue Rhin et Danube est ainsi nommée la « Place des Mosaïques ».

 

 

 

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